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#1 19 Feb 2008 01:21:00

Sprotj
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[PJ] Jeune danseuse du ventre qui a grandit dans la rue

(Copie du mail que j'ai envoyé à la joueuse)

Je pars sur une naissance qui t'a laissé sans le sou, plutôt gamin des rues jusque vers la fin de la prime enfance. Donc surement d'origine pauvre. Je ne brode pas plus que ça pour le moment sur ta petite enfance, mais tu peux proposer quelque chose si tu souhaites changer ça juste préciser certaines choses. De cette petite enfance, tu tire ton coté débrouillard et surtout peu protocolaire.

Tu ne sais plus bien à quel age, mais un jour que tu te baignais dans une fontaine dans un quartier pauvre de la ville, une belle femme s'est approchée et t'a sourit. Mahbouba a demandé comment tu t'appelais, t'as donné à manger et t'a offert un toit, de quoi te vêtir modestement et un peu de chaleur. En échange elle t'a demandé bien sur de rendre quelques services. Mais peu à peu, elle t'a également transmis un amour de la danse. Il faut dire qu'elle forme les jeunes femmes à divertir les hommes "dans les plus beaux palais du monde"... Et elle est très connue en ville.

Bien sur, petit à petit tu t'es rendue compte que certaines des femmes qu'elles formaient tournaient "mal" comme disent les femmes du marché... Mais certaines, ont la chance d'épouser un riche marchand ou un bel homme tu peuple. Et surtout, les plus douées finissent par devenir courtisanes au palais du Calife. Oh, bien sur, la concurrence est rude... Mais tu es douée, Mahbouba te le répète sans cesse. Devant ton insistance, elle a finalement acceptée de t'ajouter au nombre de ses futures danseuses.

Et tu t'es révélée effectivement très douée en raqs al sharqi (danse orientale incluant Baladi, Sharki et autre styles - mais tu connais surement déjà ce terme), à ce que disent les autres filles. Cela explique sans doutes leur jalousie et leurs petits coups et pincements mesquins. Pourtant, la peau d'une danseuse, c'est très important. Ta "mère" te le répète tout le temps. Il faut la couvrir pour conserver son teint et sa douceur. Surtout la marque qui est derrière ton épaule gauche. Il faut toujours la cacher, car la lumière peut la faire grandir et noircir toute ta peau. Quelle horreur ! Fini l'espoir d'être danseuse !

Rapidement, tu as maitrisé les pas, les déhanchements et les circonvolutions de la danse. Les mouvements les plus élégants n'ont plus de secret pour toi. Ceux qui, d'après certaines femmes, "font s'allumer mille feux dans les yeux des hommes, et même pas que dans leurs yeux !". Tu n'as pas compris tout ce qu'ils voulaient dire mais tant pis, si cela plait, c'est ce qui compte.

Et puis il y a Chakib, qui a à peu près ton age et qui pince les cordes comme personne quand il faut te faire danser. Lui, il sait vraiment trouver quelles mélodies et quels rythmes te font te surpasser et il est vraiment le meilleur joueur que tu connaisses. C'est aussi un fidèle ami qui vit quasiment tout le temps chez Mahbouba. En ce moment, il dit qu'il travaille sur quelque chose de spécial... Et il a dit que c'était rien que pour toi ! C'est super ! Avec ça, tu vas pouvoir montrer à toutes les autres que tu es vraiment la meilleure danseuse (ça va, je fais bien l'enthousiasme d'adolescente ?).

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#2 24 Feb 2009 02:19:43

Sprotj
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Re: [PJ] Jeune danseuse du ventre qui a grandit dans la rue

Le dessous des cartes :

Mahbouba a bien sur reconnu la marque des héritiers sur le dos de la petite fille qui se baignait dans la fontaine, et cela au premier coup d'œil. Elle l'a hébergée et choyée avec pour but d'un jour pouvoir en tirer profit pour elle-même.

Petit à petit, son "école" de danse et de courtisanes a diminué en influence, alors que la religion prenait de plus en plus d'importance dans la ville. Elle a œuvré pour que la jeune fille s'intéresse de prêt à la danse, et réclame à son tour de pouvoir devenir courtisane. Comme si l'idée venait d'elle...

Mahbouba a gardé cette jeune fille très douée dans sa manche, comme un atout. Il y a quelques années, une courtisane d'une école rivale a ravit le cœur du palais. Mahbouba a vu sa gloire décliner à nouveau. Au palais, la plupart des courtisan la voit comme une femme vieillissante, à la renommée réduite à quelques vieillards irréductibles. Mais elle sait être patiente.

Pendant l'intro du personnage, Mahbouba finira par satisfaire à sa demande de venir avec elle un jour où elle ira au palais. La jeune fille, candide, croira à une visite pour satisfaire sa curiosité... En réalité, Mahbouba sait que la courtisane de l'école rivale fera une représentation de danse à l'occasion d'une fête au palais. Elle compte bien surprendre tout le monde en présentant à brule-pourpoint la jeune fille en l'envoyant faire mieux au milieu de la piste, devant toute l'assemblée.

Chakib jouera pour l'occasion le morceau qu'il a préparé pour elle (il en est amoureux bien sur).

Bien sur, sa protégée fera une prestation tellement fabuleuse, qu'elle charmera immédiatement les hommes présents. A la fin de la danse, l'étoffe qui recouvre les épaules de la jeune femme glissera et révèlera sa marque. Mahbouba fera semblant de ne pas avoir été au courant et acceptera candidement l'offre de l'Emir de la prendre sous son aile...

Mahbouba tiendra sa revanche et retrouvera sa place de fournisseuse favorite d'épouses auprès des jeunes hommes du palais. A la fin de cette intro, la jeune fille devrait comprendre que sa mère adoptive s'est jouée d'elle, ou du moins l'a utilisée, même si elle lui doit sa place de nouvelle favorite au palais.

Tout cela se termine mal juste avant le début de la campagne. Ulcérée d'avoir été devancée devant tout le monde, la danseuse rivale organise l'empoisonnement de la naive jeune fille. Elle lui fait boire une coupe de thé empoisonné sous des apparence de "réconcilions-nous et devenons amies, puisque nous sommes les meilleures danseuses du palais". La nouvelle venue profondément endormie, elle la fera emmener hors du palais et jusqu'au cimetière, où elle sera enterrée vive par ses sbires.

Heureusement, un des autres PJs (le vieux guerrier) dormait contre une stèle non loin de là et ira délivrer la jeune femme sitôt le départ des laquais.

Ouvertures :
- Naiveté du personnage, qui fait chavirer tous les cœurs masculins.
- Relations ambiguës avec Mahbouba lors de retrouvailles.
- Retrouvailles avec Chakib, qui la cherche avidement.
- Un vieux courtisan pourrait vouloir l'acheter à tous prix ou, à défaut, l'enlever.

Dernière modification par Sprotj (24 Feb 2009 02:23:23)

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#3 19 Aug 2010 06:25:28

Sprotj
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Re: [PJ] Jeune danseuse du ventre qui a grandit dans la rue

Voila la version joué en roleplay avec la joueuse.

Aussi loin qu'elle se souvienne Nour à toujours trainé dans les rues avec les mêmes amis, une petite troupe d'enfants et adolescents qui habitait une ancienne citerne. Il étaient 8, tous de différents ages. Il y avait le fort, la chef, le gros, le musicien, le futé, le comédien, la peureuse et Nour (qui était l'espionne de la bande (discrétion+1)). Il y avait aussi un fils de marchand aisé qui venait toujours s'incruster dans leur cercle, pour se faire des amis de cette bande d'enfants des rues. Il n'était pas très bien accepté ni très utile mais racontait des histoires fascinantes sur Agalanthéens et surtout apportait parfois des sucreries et autres menues denrées pour acheter l'amitié des petits voleurs.

Un jour, les gamins avaient organiser un vol en bande, une course dans la quelle chacun saisirai ce qu'il peut, ceux qui se ferai attraper seraient laissés derrière. Nour avait ratée le départ et tentai de les rattraper, quand un marchant à surgit de derrière son étalage faisant battre en retraite les petits voleur qui firent tomber Nour dans leur fuite, le marchant releva la petite en train de pleurer, l'amena derrière son établi, la fit s'asseoir et lui offrit des loukoums pour la consoler: ses 1ers loukoums!

Sa plus mauvaise rencontre fut avec l'oiseleur, elle avait décidée de libérer un oiseaux qui se cognait contre les barreaux de sa cage pour sortir, chose faite, ses camarades c'étaient volatilisés, elle se fit attrapée, l'oiseleur et deux autres marchants décidèrent de lui trancher la main, un soldat du marché intervint et leur ordonna de remplacer le sabre par une dizaine coups de battons.

Vers huit ans, Nour fut rattrapée dans la rue par une femme un peu grosse, qui la toisa de haut en bas avant de lui faire un sourire charmeur et une proposition qui ne se refusait pas. Maitresse d'une école de danse, elle lui proposait en effet si elle le désirait de rejoindre celle-ci. Nour bénéficierait du gite et du couvert mais devrait travailler dur avant de pouvoir arriver au statut de danseuse, et devrait surtout cacher la « vilaine » tache quelle avait sur l'épaule. Elle lui laissa une nuit de réflexion, pendant laquelle cette possibilité de placer Nour dans un foyer sûr fut débattue au sein de la petite bande. Amir, le chef des enfants voleurs rendit Nour à la raison et lui intima d'accepter cette offre. On ne refuse pas de quitter la rue de façon aussi prestigieuse. Le lendemain, Nour se présentait devant la grande porte de l'école. Sa vie allait changer de façon radicale et plus jamais elle ne trainerait dans les rues.

Maboubha fut claire avec elle : des mois voir des années à servir comme jeune fille à tout faire précédait toujours le début de l'enseignement. C'était la règle. Néanmoins, Nour sembla profiter des faveurs de sa maîtresse, puisqu'au bout de six mois à peine, elle était conviée à rejoindre les autres filles pour les cours de danse, non sans susciter quelques jalousies.

Pendant les années qui suivirent, l'amour de la jeune fille pour la danse s'épanouit, bien qu'elle fut souvent mise de coté pour différentes raisons et tenue à l'écart des représentations importantes. Quels que soient ses efforts, Maboubha semblait toujours trouver que les autres élèves faisaient mieux qu'elle (on lui reprochait que son rythme ne restait jamais le même que les autres), et rares étaient les occasions de sortir démontrer son talent, alors que les autres filles participaient toutes à tes défilés ou des danses publiques. Néanmoins, les deux ou trois professeur de danse de l'école affichaient toujours un air sceptique et impressionné quand Nour se laissait aller à écouter son cœur.

Lorsqu'elle dansait, un air mystérieux envahissait parfois ses oreilles sans qu'elle s'en rende compte. Des chuchotements, des appels, des visages souriant semblaient l'accompagner, guider ses pas et à tout le moins inspirer ses mouvements gracieux (Historique : Nour est inspirée par les muses lorsqu'elle danse. Danse+1).

Divers personnes ou évènements ont marqué la jeune fille pendant cette époque. Vers 12 ans, pour impressionner les autres filles de l'école, elle accepte de porter un message de leur bienfaitrice à un sorcier (bravoure+1).

Elle se lie d'amitié avec le vieux médecin shiradim qui suivait les filles, même après que certaines aies quitté l'école. Nour a toujours observé très attentivement son travail et posé ça et là des questions auquel le vieil homme, heureux de partager sa science, répondait avec plaisir et indulgence (science+1).

Pendant quelques temps, Nour eu l'occasion d'aller à Sagrada, anciennement Jergathine (conte+1).

Enfin, Nour eu l'occasion de rendre la monnaie de la pièce à ses amis du souk, qu'elle ne parvenait plus à côtoyer aussi souvent qu'auparavant. Maboubha lui fit savoir qu'il leur fallait un nouveau musicien, et Nour prévint immédiatement le groupe des petits voleurs. Chahib fut retenu et logé à l'école, et appris de nouveaux instruments. Son don naturel pour la musique fit bon effet. Nous renoua avec ses amis des rues à cette occasion, et ces liens ne se défirent plus après cela. Elle avait eu l'occasion de quitter le monde de la rue et, refusant de garder cette chance pour elle seule, elle était parvenue à rendre la pareil à un de ses amis, le hissant vers un avenir plus prometteur.

Un jour comme les autres, alors que vous étiez occupées à vous échauffer pour parfaire un mouvement de danse, Maboubha leur appris que le Calife d'une grande ville peu éloignée allait donner une grande fête pour ses soixante années. La nouvelle fit grand bruit et la Maitresse de l'école de danse annonça avec fierté quelles étaient les filles qui étaient retenues. Les trois lauréates sautèrent de joie et se congratulèrent. Nour pensait qu'elle allait encore devoir se contenter de rester à s'entrainer quand Maboubha ajouta qu'elle les accompagnerait également... Car elle aurait besoin de quelqu'un à ses cotés pour s'occuper des tâches subalternes !

Frustration ! Nour maudissait le destin en même temps qu'elle se réjouissait de tout de même partir pour la grande ville et apercevoir la fête annoncée. Quelques jours plus tard, la petite troupe partait, au comble de l'excitation.

Quelques jours de voyage sans histoires et les filles arrivaient à la grande et spacieuse ville, pour l'occasion recouverte de couleurs et de monde. Les préparatifs occupaient toutes les rues, les échoppes débordaient de monde et l'apparence des comédiens, danseuses, nobles et marchands de tous bords qui arpentaient les rues dépassaient les rêves des jeunes filles. L'effervescence gagna le petit groupe, à l'exception de Nour. Elle était toujours à suivre maboubha, à porter des messages ou faire des emplettes ici et là, pendant que les jeunes filles désignées pour les dans étaient présentées à quantité de gens importants et de beaux jeunes hommes dont elle racontaient, le soir, la beauté et les œillades.

Nour fut témoin, au passage, de quelques abus de la part de ses compagnes danseuses, qui profitèrent parfois un peu trop des largesses procurées par les hommes en question, par la ville en effervescence et par les milles opportunités fournies à cette occasion. La veille de la fêtes, Nour éprouva la besoin de passer un moment avec son amis, juste pour l'écouter jouer. Celui-ci lui fit alors écouter une musique qu'il avait écrite pour elle.

De son coté, la jeune fille fut témoins de quelques discussions intéressantes et appris quelques détails sur le passé de maboubha. Elle semblait en réalité originaire de cette ville, mais avoir du la quitter sous la pression d'une concurrente, qui l'aurait jetée à bas de son statut de meilleure Maitresse de danse de la cour. Profitant de ce retour sans doutes trs attendu, maboubha semblait réactiver tous les contacts avec les diverses connaissances qu'elle avait du laisser en plan quand elle avait quitté la ville. Messages, présents, cachoteries, promesses et autres cajoleries, Nour était témoin des nombreux combats que sa maitresse menait depuis son retour à la cour pour parvenir, notamment, à imposer ses danseuses au meilleur moment et au meilleur endroit pour leur représentation.

C'est également à cette occasion que Nour parvient à apercevoir la danseuse la plus renommée du moment, ni plus ni moins que la grande et belle Junaïdi. Jamais femme n'avait autant émerveillée la jeune fille. Grande, belle, élancée, féminine jusqu'au bout des doigts, on disait qu'elle était capable de paralyser son auditoire tant qu'elle dansait, ce qu'elle avait un jour effectué pendant toute une nuit. Junaïdi était la danseuse phare de la cour, et sa Maitresse n'était ni plus ni moins que la rivale qui avait fait déchoir maboubha de son titre, des années auparavant.

Quand le jour de l'anniversaire arriva avant, maboubha avait réussi par ses intrigues à faire danser ses jeunes filles en milieu d'après midi, ni plus ni moins que devant le Calife et la cour toute entière. La danse eu lieu au milieu des contes, des scènes de théâtre, des chants et des poésies. Les jeunes filles furent applaudies et Nour du reconnaitre qu'elles s'en étaient très bien tirées. Mais... Il fallait admettre qu'au milieu du faste, des nombreuses représentations qui se succédaient et des grandes discussions des nobles de la cour, il était peu probable que la dans ait été vraiment remarquée. Cela ne semblait pas décevoir maboubha, qui paradait au coté de ses anciens alliers, à bonne distance du Calife mais néanmoins présente à la salle d'honneur. Nour ne la quittait pas et admirait chaque fois qu'elle en avait l'occasion les représentations qui se succédèrent toute la journée.

Les danseuses revinrent de leur prestation après avoir ramassé les offrandes du publique qui avaient conclues leur danse, leur visage plein de larmes de joie en serrant contre leur cœur de quoi leur constituer une opportune dot. Elles avaient gagné une bonne récompense pour prix de leurs efforts de ces dernières années. Nour se réjouit pour elles, malgré le petit pincement au cœur que lui rappelèrent ses mains vides.

Enfin, juste avant le diner, Junaïdi dansa. Seule. Impériale. Sensuelle et brillante. Nour fut impressionnée par ce qui se dégageait de cette femme. Au contraire d'elle-même, la célèbre danseuse était loin d'être encore une enfant. Elle était une femme accomplie, pleine de l'assurance et de la féminité que lui donnait ses rondeurs, son charme et son expérience réputée des hommes.

Au fur et à mesure de la danse, Nour se rendit cependant compte que quelque chose venait assombrir quelque peu la prestation. Junaïdi cherchait à séduire, et son age s'était avancé plus que toute autre danseuse avant elle sans qu'elle ne fut mariée. Cela la poussait à provoquer, séduire, sous-entendre beaucoup de choses qui n'aurait pas du être nécessaire à une danse. Junaïdi était sur son déclin et elle le savait. Il lui fallait ne pas tarder à trouver un bon parti pour se marier, avoir des enfants et éviter ainsi d'être un jour détrônée et jetée à bas de son piédestal. Elle avait trop profité de son célibat et devait maintenant utiliser des artifices de séduction provocateurs afin de continuer à garder l'attention de tous à la cour. Oh, bien sur, ce n'était pas pour déplaire aux hommes... Mais sa danse elle même en pâtissait.

Quand Junaïdi s'immobilisa en même temps que la musique se suspendait, une ovation monta des rangs de la cour. Comme pour toutes les représentations ayant brillé ce jour là, l'espace dédié aux artistes se couvrit de multiples fleurs, de bijoux, de pièces et de rouleaux d'étoffes rares. Les nobles, les uns après les autres, rivalisaient de présents, comme si cela avait été un jeu et un concours pour eux. Les uns après les autres, depuis un coté de la salle jusqu'à la dernière personne assise en face, les cadeaux étaient précautionneusement déposes ou bien jetés sur le sol.

Et puis maboubha jeta sa babouche. Bien loin, bien visible, au milieu des pièces d'or, des soieries les plus fines et des parures d'or et d'argent. Signe d'irrespect et de mépris, la chaussure ainsi lancée à l'attention de la danseuse imposa en un instant un silence pesant dans toute la salle. Tous les regards étaient posés sur la Maitresse de Nour et un frisson glacé étreint celle ci.

Avant que nulle parole ne fut prononcée, la maitresse de Junaïdi se dressa d'un bond, les yeux pleins de fureur. Elle apostropha publiquement maboubha, exigeant de savoir de quel droit elle osait bafouer la représentation de Junaïdi. Cette dernière, pleine de morgue et de mépris, répondit qu'elle avait été peu impressionnée par la prestation de cette danseuse, et qu'elle avait trouvé sa danse médiocre.

Aux murmures de stupeur et de colère qui remuèrent la foule à ces paroles, la rivale de maboubha, rouge de colère, répondit d'un ton cinglant qu'elle n'avait qu'à faire mieux si elle avait l'audace de présenter une meilleure danseuse. maboubha sourit d'un rictus mauvais.

- "Mais bien sur", répondit elle, savourant ses paroles. "Nour, je t'en prie... Montre au Calife ce que tu sais faire..."

Nour n'en cru pas ses oreilles. C'est bien son prénom que sa Maitresse avait prononcé. Elle se tenait maintenant bien debout, la regardant, un sourire victorieux affiché sur son visage. Et ce n'était pas tout. Toute la cour la regardait. Elle. Nour. Des centaines de visages s'étaient tournés vers elle. Des gens se pressaient pour l'apercevoir. La maitresse de Junaïdi la transperça d'un regard étincelant de colère... Et il fallu se lever et assimiler ce qui se passait. Elle, Nour, allait danser et rivaliser avec la danse de Junaïdi devant la cour. Seule.

Elle n'eut que le temps de presser un serviteur de trouver Chakhib et de lui dire de venir jouer le morceaux qu'il avait écrit immédiatement. Le jeune homme parvint à se faufiler parmi la foule juste à temps pour s'asseoir sur le bord de l'espace de danse et ajuster son oud. Au même moment, Nour atteignait le centre de la salle sous les yeux de la cour toute entière. Elle fit le vide en elle, respira profondément à plusieurs reprises. Chakhib ne lui adressa pas un regard, déjà en train de tirer les premières notes de son instrument et s'imprégnant de sa musique.

Et elle dansa.

Nour oublia toute chorégraphie. Tous les mouvements savants qu'elle avait répété ces derniers temps. Elle s'immergea totalement dans son plaisir, écouta les rires et les chuchotements mystérieux qui l'entraînaient, comme chaque fois qu'elle s'autorisait à les écouter. Elle dansa, dansa, et dansa encore, au son de la musique de Chakhib, jouant avec son vêtements de soie évanescent, voletant avec la brise qui agitait les draperies de la salle, riant de plus belle en réponse aux fous-rires espiègles qui tintaient à ses oreilles, souriant à la lumière qui jouait sur les bijoux jonchant le sol, jouant de ses bras, de ses mains et de ses hanches la danse que les années d'entraînement avait rendues si familières. Elle dansa, à en perdre haleine, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien autour d'elle, que le sol sur lequel ses pieds traçaient des arabesques.

Lorsqu'elle s'arrêta enfin, elle tournait le dos au calife et c'était complètement arqué la tête en arrière. Après un court instant durant lequel son esprit retraçait la salle et l'assemblée, elle réalisa avec honte qu'elle avait commis une impolitesse. Alors elle s'inclina le mieux qu'elle pu en espérant rattraper son erreur. Il n'y avait pas un bruit autour d'elle et lorsque qu'elle releva la tête, elle vit tout les visages de l'assemblée rivés vers elle avec des yeux écarquillés, hormis le calife qui semblait en plein réflexion.
Puis des voix troublèrent le silence, des hommes qui criaient des propositions pour acheter Nour, équivalentes à celles des princesses (ce qui eu pour effet de l'effrayer). Quantité de cadeaux furent déposés autour d'elle. La salle toute entière résonnait d'un brouhaha assourdissant.

Enfin le calife fit taire toute l'assemblée, « je ne permettrais pas que l'on fasse d'offre pour cette jeune fille! », il lui fit signe d'approcher, il découvrit l'épaule de Nour et observa sa marque. Un murmure de surprise parcouru l'assemblée: ils parlaient d'élus, certains se bousculaient pour voir la marque de plus près et même la toucher. Tous semblaient savoir de quoi il s'agissait contrairement à elle. Les figures importantes qui entoureraient le calife se mirent à parler de guerres qu'ils pourraient remporter et de sujet politiques qui la dépassait complètement.

Le calife fini par la laisser disposer et la fit accompagner, ainsi que Chakhib, maboubha et ses trois camarades de danse dans les appartement du palais où ils serraient désormais logés.
Nour n'aspirait qu'au calme et à la seule compagnie de son ami du souk, mais les serviteurs qui semblaient désormais devoir l'entourer ne la laisseraient pas seule avec Chakhib. Elle n'eut que l'occasion de lui confier un coffre de pièce d'or, qu'elle avait pris parmi les cadeaux, pour les autres du souk. maboubha avait déjà commençait à faire le trie dans les présents et elle décora Nour avec de beaux bijoux.

Nour reçu, un peu plus tard, une invitation de Junaïdi à prendre le thé, en signe d'amitié. Mais Nour n'avait pas oublié le regarde plein de haine qu'elle lui avait lancé après la représentation. Malgré sa méfiance elle ne pouvait pas se permettre de refuser un tel honneur dont elle se serait bien passé.
Une foie seule avec Junaïdi, cette dernière, à la surprise de Nour, lui dit qu'elle avait conscience d'être sur son déclin et qu'elle aurait de la chance, surtout maintenant que Nour était là, si elle trouvait encore un bon parti pour se marier.

Nour restée sur ses gardes, car elle imaginait jusqu'où pouvait aller la jalousie des femmes et attendit que Junaïdi est bu la première le thé. Celle ci lui sourit, bu puis la regarda en souriant attendant qu'elle boive à son tour. Nour bu et un instant après senti que sa tête lui tournait. Junaïdi se leva et lui tendit la main pour l'inviter à se lever. Nour tenta de se relever mais se jambes étaient incapable de la porter. Junaïdi lui sourit d'un aire mauvais « petite sotte! Pendant longtemps j'ai habitué mon corps au poison de Lotus. Il n'a plus aucun effet sur moi. »

Et Nour sombra.

Dernière modification par Sprotj (08 Sep 2010 06:42:23)

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