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#1 27 Jun 2009 16:05:58

touff5
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[Compte-rendu] Scénario de la convention de Reims par Silvere Popoff

En préambule, je tiens à remercier Silvere Popoff pour la partie qu'il nous a maitrisée.

Pour ceux qui ont lu ce que j'avais posté sur le forum plus général des Deadcrows, le compte-rendu plus bas est maintenant présent dans son intégralité et la première partie que vous avez pu lire a été corrigée.

J'ai volontairement raconté l'histoire du point de vue de mon personnage. Si la description des événements vous semble partiale, c'est tout à fait normal. lol

Bonne lecture.

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#2 27 Jun 2009 16:08:48

touff5
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Re: [Compte-rendu] Scénario de la convention de Reims par Silvere Popoff

« Un entrainement au suyuf qui a mal tourné ? L’ivresse ? Rien n’est plus faux. Tu veux savoir comment moi, Amjad Ibn Malik Abd-Al-Hassan, premier Fils des Dragons parmi les premiers, est perdu mon œil ? Je vais te le dire. »
Je résidais à Sagrada depuis une semaine. Le caravanier que j’avais escorté avait garni ma bourse d’onces de cumins et je passais mes jours au Temple de Plaisirs et mes nuits dans une auberge tenue par un couple à la peau sombre comme du charbon. Leur cuisine cognait aussi fort que le soleil à son zénith sur le Sahara, mais pas autant que la chose qui me prit mon œil.

Je flânais dans un bazar aux venelles foisonnant d’échoppes entassées les unes sur les autres. Le souk était aussi enfiévré et animé que peut l’être une fourmilière du désert, la mosaïque de couleurs des marchandises en plus : les teintes vives du safran, du cumin et de la cannelle exposés dans de gros sacs de jute attiraient les acheteurs comme les oasis les gens du désert.

Je baguenaudais d’étals en étals au gré des mouvements de mes concitoyens quand un homme à la tunique ensanglantée s’effondra devant moi aux pieds d’une jeune Saabi. Une quarantaine d’hommes armés fendirent la foule comme un troupeau de taureaux furieux excités par le sang écarlate.

Ils bousculèrent malencontreusement un soldat Agalantéen qui décida de corriger les bohémiens à mains nus obligeant un jongleur Shiradim à ranger la caisse de bois sur laquelle il se produisait. Pendant que le barbare s’amusait avec ses nouveaux jouets, moi, Amjad Ibn Malik, le Mudjahid au grand cœur, m’opposa à la trentaine de soudards qui, cimeterre au clair, chargèrent la belle à la poitrine tremblante.

Mon suyuf et mon jambiya dansèrent, virevoltèrent. Les ennemis chutaient tels des papillons de nuit attirés par le brasier de ma passion. Leur vaillance valait à peine celle de traines babouches Escartes. Bientôt ils fuirent devant ma grandeur et ne resta que leur chef, un colosse de presque deux mètres à la tête de chien galeux. Avisant un cabot aussi puant que sa face, je pointais mon arme vers la bête et lui jetais :

« Rends-toi ! Je ne voudrais pas te faire honte devant ton père. »

Mon trait d’esprit ne lui plût guère. Les histoires de famille…

J’esquivais son attaque et le projetais face en avant sur une bouse de chameau – et Houbal sait combien ça pue.
Quand je relevais la tête, l’Agalantéen et le jongleur allongeaient leur adversaire d’un coup de pied sauté suivi d’un uppercut. Deux hommes pour un seul. Comment ces sauvages au torse rasé huilé ont bien pu dominer Jazîrat sera toujours une énigme. Je me tournais vers le blessé que la jeune Saabi et un marchand examinaient.

Nous nous présentâmes succinctement – rien de telle qu’une bonne bagarre pour lier de nouvelles amitiés et, gênés par les râles des malandrins éclopés, trainâmes l’homme inconscient chez un médecin.

*
*          *

La plus grande part de l’histoire me revient, mais que diraient mes ancêtres si j’oubliais mes faire-valoir ? Dans notre groupe, il y avait Yergad Bar Boaz le jongleur Shiradim, Ethérios l’Agalantéen, Ghalia Bint Mussah la jeune Saabi, Zaïm Ibn Aziz le marchand qui l’avait aidée et moi.

Je vais passer sur notre visite chez le guérisseur qui prit notre arrivée pour une plaisanterie. Ghalia avait soigné notre mourant qui après une éventration ne souffrait plus que d’une légère fatigue – une intervention divine, ça aide.
Ce fut dans la villa de l’Agalantéen que Daoud nous raconta son histoire autour d’un thé à la menthe préparé par l’un des éphèbes du maître des lieux. Le genre de jeunes garçons au torse épilé et ciré au miel qui rasent les colonnes de marbre quand leur seigneur quitte ses sous-vêtements de métal.

Daoud nous apprit que des pillards avaient attaqué son village et enlevé tous les enfants nubiles. Après une longue traque, il avait remonté leur piste jusqu’à Hotman ibn Raba, un marchand véreux à la réputation d’esclavagiste d’après Yergad. Ce fut en surveillant la maison qu’il été pris à parti par la milice du criminel et forcé de fuir.

Le poignant récit conté fiévreusement par notre Al-Rawi, assis en tailleur sur sa table (les chaises ne suffisent plus aux créateurs de jeux de rôles qui prennent vite la grosse tête), exalta notre grandeur d’âme ou notre soif de défi et, d’un commun accord, nous décidâmes d’unir nos forces pour sauver les enfants.

Yergad le jongleur et Zaïm le marchand qui s’étaient découvert entre temps une passion commune pour la filouterie nous quittèrent pour observer les abords de la demeure qui tenait plus du camp fortifié avec son enceinte haute comme presque trois hommes que de l’échoppe de bazar. Nos compères grimés en troubadour passèrent la journée à jongler et à haranguer la foule pour obtenir une poignée d’onces de cumin, le regard dédaigneux des gardes et des informations.
Ils remarquèrent que des hommes entrainés pouvaient grimper sur le mur d’enceinte en sautant depuis le toit des maisons alentours, notèrent les relèves de la garde et apprirent que la présence de cette dernière dans la cour diminuait à la nuit tombée.

Pendant ce temps, moi et Ghalia tentions de raisonner Ethérios qui souhaitait bondir dans le jardin depuis les terrasses voisines, ce qui signifiait franchir en un unique bond un espace de trois mètres de large suivi d’une chute longue d’environs cinq mètres, le tout – Agalantéen oblige – en armure de myrmidon. La version complète qui leur donne l’air d’une statue de fonte… Une comète tombée du plafond étoilée ne ferait pas fait plus de dégâts.
Nous partions avec un sacré handicap.

Après une sacrée dose d’huile de coude pour que les neurones de l’Agalantéen se touchent, j’échafaudais un audacieux plan grâce aux observations de nos larrons.

Yergad, bon comédien, devait entrer dans la demeure de Hotman en jouant le rôle d’un marchand à la recherche d’un œuf d’Abzoul. Les œufs de ces bêtes sont impossibles à acquérir par une voie légale, l’affaire ne pouvait que titiller la fibre crapuleuse de Hotman. Je devais servir de garde du corps à notre marchand improvisé pendant que certains de ses amis des rues qu’il se chargeait de recruter aidaient nos compagnons à entrer dans la cour.

Nous nous préparâmes et à l’heure dite retrouvâmes les canailles de Yergad non loin de l’enceinte du bandit. Yergad, habillé pour l’occasion de velours bordeaux rehaussés d’or éclatant lui donnant la mine d’un homme respectable et fortuné, se dirigea vers les deux gardes flanqués de chaque côté de la porte. Je prenais ma tête des mauvais jours, œil sombre et sourcils froncés, et le suivais quelques pas. L’Agalantéen patientait dans une ruelle sombre,  le reste de nos camarades au pied du mur Ouest, le temps que nous les prévenions de notre entrée.

Yergad toisa les gardes qui, leurs piques entrecroisées, pensaient nous arrêter.

« Je veux voir Hotman ibn Raba. Maintenant !

— Euh… Qui êtes-vous ?

— Un marchand qui lui rapportera beaucoup d’argent.

— Je…

— Tais-toi et conduis-nous à lui, vilain ! »

L’homme blêmit, chuchota quelques mots à l’oreille de son voisin et nous dit :

« Je vais voir ce que je peux faire. »

Il ouvrit la porte et s’éclipsa. Il revenait à peine deux minutes plus tard, la  tête basse et les yeux rivés sur les sandales d’un Saabi qui le précédait.

« Veuillez entrer ami marchand, vous êtes le bienvenu. », dit-il d’un geste de la main nous invitant à entrer.

Une fontaine ronde agrémentait un jardin aussi large qu’un lac. L’herbe verte, les porchers aux fleurs crèmes et même des pétunias d’un mauve profond témoignaient de la richesse de notre hôte. Le spectacle avait tout du jardin des origines, si ce n’étaient la présence de deux patrouilles accompagnés de tigre à dents de sabre aux crocs longs comme des enfançons qui tranchaient dans le décor.

Au moment où je songeais que nos amis allaient en baver, Yergad me donna un coup de coude et me désignant les félins du menton me tendit une petite flûte. Je le regardais avec des yeux ronds et levait les mains, paumes vers le ciel en signe d’incompréhension. Il hocha plusieurs fois du chef en direction des bêtes et je finis par pendre son instrument.
Les deux étaient liés, mais comment ? Mon trille allait-elle charmer les monstres ? Les transformer en souris ? Les tuer ? Ou leur percer les tympans ? Et quand devais-je agir ?

Je n’eu plus le temps d’y penser, car une fois entrés, les gardes m’empêchèrent de suivre Yergad ; « son garde du corps » devait rester au rez-de-chaussée pendant que l’on amenait « mon maître » à l’étage. Une légère crispation de la mâchoire montrait le bien que je pensais de cette séparation. Yergad me tapota l’épaule.

« Je comprends aisément que les armes ne soient pas admises lors des négociations. Ne  t’en fais pas Amjad, je m’en sortirais. »

Je rongeais mon frein hors de toute action : en haut avec l’ignoble Hotman le Puant, à l’extérieur avec la milice. C’est pourquoi afin de narrer les faits le plus objectivement possible, l’histoire que je vais raconter est le récit que m’a fait la belle Ghalia des événements qui se sont déroulés dans la cour.

*
*          *

Ce fut le cœur pincé et le ventre noué que je vis entrer seul et sans arme le vaillant Amjad et son serviteur Yergad dans le repaire du démoniaque Hotman. J’avais beau connaître de réputation le plus noble des Fils du Dragon, mes jambes flageolaient alors que son dos droit comme la justice disparaissait dans les ombres…

(Comment ça j’en fais trop ? C’est moi qui raconte ! Si tu veux la suite, tais-toi et masse-moi les pieds ! Oh oui, comme ça.)

Nous nous postâmes le long du mur d’enceinte et attendîmes le signal qui ne vint pas. Dans l’excitation du moment, nous avions oublié de convenir d’une alerte claire et définie et chacun de nous plongés dans l’expectative attendait qu’un autre s’avançât.

N’y tenant plus, nous ordonnâmes l’attaque à la petite bande de Yergad qui lança leur grappin à l’assaut du mur. Motivée par l’énergie de l’amour, je dépassais les meilleurs grimpeurs et, arrivée au sommet, me figeais : deux énormes tigres à dents de sabre parcouraient le jardin. Et avant que j’eusse averti ceux qui me suivaient, le premier de nos hommes sauta dans le jardin et tomba nez-à-nez avec les fauves, mais une étrange mélopée, mélange de sons langoureux et de trilles exaltés monta de la maison et faucha ces derniers comme si le marchand de sable avait plus de facilité à manier la massue que le sable. Rassurée, je marchais sur le mur pour me cacher dans un recoin d’où je pourrais exercer mes talents conférés par Houbal.

Le répit fut de courte durée, les dompteurs réveillèrent leur monstre à coups de trique et d’insultes hurlées qui aurait fait rougir la plus salace des courtisanes du Palais des Plaisirs. (Rooh, comment ça, je fabule ? Je n’invente rien ! Tout est tel qu’elle me l’a décrit !) Les tigres se jetèrent sur nos alliés, la gueule grande ouverte et les griffes étincelant de promesse de carnage. Les mains moites accrochées au rebord du mur, je fermais les yeux et priais silencieusement Houbal, mes lèvres ébauchant à toute vitesse la supplique que je lui adressais.

Le cri de terreur des pauvres hères attaqués cessa soudain… avec le rugissement des animaux. Ebahis, les dresseurs regardaient leur collier de cuir clouté vide et deux mignons chats de gouttières prendre la poudre d’escampette.
Zaïm le marchand et notre troupe maîtrisèrent vite nos ennemis et un de nos filous s’en alla ouvrir la serrure qui retenait Ethérios hors des murs. Quand celui-ci vit la porte s’ouvrir, il fonça. Enfin, il serait plus judicieux de parler de la charge incontrôlée du taureau en rut courant après sa femelle.

L’Agalantéen enkysté dans son bloc de métal déboula à fond de train, explosa un garde l’envoyant bouler quatre mètres plus loin, l’écrasa sans y prendre attention car il était sur son passage, puis défonça la grille entrouverte.
Il avait fait une entrée remarquée.

Ca tombait bien ; la maison vomissait une flopée de gardes comme la bouche de l’enfer vomissait ses hordes de damnés.

Nous étions d’un côté et eux de l’autre ; ils voulaient sortir, nous voulions entrer…

*
*          *

Quelques instants auparavant, moi, Ajmad ibn Malik faisais danser l’instrument de musique entre mes doigts. Entouré de gens d’arme qui surveillaient le moindre de mes faits et geste, je voulais que l’acte de porter la flûte à mes lèvres leur paraisse la droite continuité de ce que je faisais. Rien de plus étrange qu’un inconnu en terrain hostile qui sort subitement une flûte de sa ceinture pour en jouer.

« Ca ne vous gênes pas si je… », leur demandais-je quelques minutes plus tard en leur montrant la tige de bois.
L’un des gardes haussa les épaules. Je portais l’objet à ma bouche. Je n’avais pas entamé les dernières mesures que des hurlements et des jurons alertèrent mes cerbères. Ils portaient la main à la poignée de leur cimeterre que je bondissais.

« Que se passe-t-il ? criais-je.

— Vous nous avez trahis !

— Nous ? Mais vous êtes fou. C’est une de vos ruses pour attaquer mon seigneur ! »

Et fier de mon mensonge inspiré, je grimpais les escaliers.

« Revenez ! »

Ah tiens, pensais-je, pas si inspiré que ça finalement…

Je montais à toute allure guettant la présence de Yergad par des éclats de voix révélatrices, mais les chiens à mes trousses ne cessaient de hurler de m’arrêter. Agacé, je me retournais et flanquais mon talon dans la face du premier le catapultant sur ses collègues qui le prirent de plein fouet et basculèrent dans les escaliers.

Je profitais du calme pour atteindre le second niveau de la maison où j’entendais deux hommes se disputer. Un soudain cri de douleur stoppa le conflit et plus rien.

J’entrais dans un bureau éclairé par quelques chandelles. Hotman était plié en deux à sa fenêtre, la main plaquée sur le côté de sa tunique qui rougissait à vue d’œil. Yergad, derrière lui, menaçait de lui trancher la gorge avec un méchant poignard à lame droite.

« Et ça c’est pour vous apprendre à marchander ! cracha-t-il.

— Mais vous êtes fou ! Tout ça pour une simple remise de 500 onces de cumins sur le prix d’un œuf d’Abzoul !?

— Je n’aime pas qu’on me contredise ! Et maintenant, craches. Dis-nous où sont les enfants ?

— Quels enfants ? »

Un léger filet de sang coula sous le menton de Hotman qui s’exclama la voix tremblotante :

« D’accord ! D’accord ! Vous êtes dingues. Sur le toit. Ils sont sur le toit. »

Yergad avait la situation en main, je lui laissais Hotman et, aiguillé par un pressentiment, je courais.

Le toit avait la forme d’un vaste rectangle protégé par un garde-fou qui s’arrêtait à mi-cuisse. La pleine lune l’éclairait sur toute sa longueur, une immense cage de fer saillait tel un furoncle sur le fessier d’une courtisane. Les enfants piaillaient et me faisaient des grands gestes des bras pour attirer mon attention.

Mais le danger approchait.

Je le sentais, ma peau luisait. Des ondes bordeaux comme une sanglante aurore boréale nimbaient mon corps ; le danger était là.

Les gamins se turent. Le silence m’engloba et la lune disparut.

Un glatissement me perça les tympans. Une chose énorme, ailée, s’abattit sur les enfants.

Un Rokh !

L’aigle aussi imposant qu’un troupeau d’éléphant attrapa la prison entre ses serres et battit des ailes. Il n’allait pas partir comme ça ! Je m’élançais, et suyuf et jambiya dressés, je sautais sur le bec et, en plein élan, visait les yeux.
Et un fugace instant, je connus la peur, car dans les prunelles maudites, il y avait de l’intelligence, un éclat narquois qui me défiait.

Mon sang ne fit qu’un tour. L’aura qui m’enveloppait illumina violemment les cieux comme s’ils rougissaient de honte devant mon courage. Ma proie piailla de surprise et de douleur. Profitant de son éblouissement momentané, je plantais mes armes dans ses orbites !

La bête piaula. Je heurtais son front comme un boulet de canon, mon épaule percuta l’os frontal ; une vive douleur me déchira le flanc droit alors qu’un craquement sinistre montait à mes oreilles.

L’animal gesticula en tous sens. De ma main valide, j’agrippais une poignée de plume et le monde disparut.

Pour être exact, le Rokh disparut et je chutais à travers à un nuage bleuté. Des ondes de douleur me parcoururent des pieds à la tête quand je m’écrasais sur le toit, mon épaule meurtrie en avant. Un goût de fer emplit ma bouche et je crachais un peu de sang.

Le voile flou de la souffrance se leva quelque peu et je vis un colosse à la peau brune là où s’était tenu le Rokh. Il m’observait l’air moqueur en soupesant l’équilibre de mon suyuf. Un hoquet franchit mes lèvres : il n’avait pas de jambes !

Un tourbillon bleu montait du sol à son bassin.

Un Afreet !

Blême, des gouttes de sueur perlant sur le front, je luttais contre les tisonniers chauffés à blanc qui me fouaillaient les chairs et me redressais du mieux que je pus. Le bras tombant, la respiration hachée, je lui rendais son regard.

Il sourit.

« Pas mal. Pas mal du tout, Fils des Dragons.

— On remet ça quand tu veux… soufflais-je.

— Ah ah ! N’exagères pas, tu tiens à peine debout. Mais j’admire ta folie, je vais exaucer un de tes souhaits. »

Je respirais un grand coup et lançais d’une traite :

« Fous le camp en oubliant à jamais ce que tu étais venu faire ici. »

C’était sorti d’un jet, pas réfléchi, pas pensé, mais je savais que c’était l’une des meilleures choses à faire et qu’il ne me laisserait pas le temps d’élaborer une requête soignée.

Il soupira.

« Tu penses trop vite, Fils des Dragons. Soit sûr, nous nous reverrons. »

Il me tourna le dos et fit quelques pas avant de se retourner.

« Oh ! Ceci est à toi si je ne m’abuse ? demanda-t-il en me montrant mon suyuf.

— Ouais. Je suis bon prince, tu peux le garder. »

Il secoua du chef comme s’il était las.

« Je dois te rendre la pareille alors. »

Un rictus sauvage traversa ses traits et il leva violemment son bras. Le fer me déchira la face et je tombais en arrière en poussant un hurlement de bête blessée, la main plaquée sur mon œil crevé.

Il ricana et me dit :

« Comme ça, nous sommes à égalité. A la prochaine, Fils des Dragons. »

*
*          *

C’est pour cette raison que je parcours Jazîrat. Je cherche, traque et piste un Afreet, un Afreet à la peau brune qui se promène avec mon suyuf.

Mon père m’a appris les règles de l’hospitalité. Il faut toujours retourner un présent comparable à celui que l’on a reçu…

Dernière modification par touff5 (27 Jun 2009 16:15:47)

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#3 27 Jun 2009 20:45:49

eok
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Re: [Compte-rendu] Scénario de la convention de Reims par Silvere Popoff

très sympa !
et j'aime bien le style smile

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#4 27 Jun 2009 22:35:33

touff5
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Messages: 4

Re: [Compte-rendu] Scénario de la convention de Reims par Silvere Popoff

Ah par contre j'ai oublié un détail !

La fin n'est pas la vraie fin du scénario. Par manque de temps, nous n'avons pas pu le terminer, alors pour éviter de laisser le compte-rendu en suspens, j'ai décidé de laisser la parole à mon personnage pour conclure l'histoire.

eok a écrit:

très sympa !
et j'aime bien le style smile

Merci smile

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#5 27 Jun 2009 22:43:19

CXZman
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Messages: 785

Re: [Compte-rendu] Scénario de la convention de Reims par Silvere Popoff

Hehe classe smile

Et bienvenue à toi !

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#6 28 Jun 2009 06:43:44

Patachon
Membre
Date d'inscription: 10 May 2009
Messages: 53

Re: [Compte-rendu] Scénario de la convention de Reims par Silvere Popoff

Très chouette. Il ne manque plus que les versions des autres protagonistes pour se faire une idée de la vérité vraie wink

C'est plus un Djinn ou un Marid qu'un Afreet le grand méchant que tu décris.

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#7 28 Jun 2009 19:19:31

Curios
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Messages: 345

Re: [Compte-rendu] Scénario de la convention de Reims par Silvere Popoff

Je confirme. C'est très sympathique à lire.


Yassin Ibn Aziz Abd Al Salif - Enquêteur des bas-fonds - Apprenti verbiste

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#8 29 Jun 2009 01:38:41

touff5
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Messages: 4

Re: [Compte-rendu] Scénario de la convention de Reims par Silvere Popoff

Des fans ! Des milliers de fans nues, la poitrine tremblante !

Rahhh.


Merci tongue

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